Mon témoignage

Les symptômes

Je peins à la peinture à l’acrylique depuis une dizaine d’années. Je peins des tableaux de grand format (1,5m x 2m) à la spatule (couteau), de sorte que mes œuvres sont habituellement constituées d’empâtements assez conséquents. Pendant ces années, j’ai peint dans un atelier  peu ventilé sans me soucier des émanations pouvant se dégager de la toile nouvellement apprêtée (au gesso) ou fraîchement peinte, d’autant plus qu’à l’exception du gesso, la peinture présentait peu d’odeur.

En rétrospective, les premiers symptômes de dérèglements physiques sont apparus il y a environ cinq ans. Ils étaient constitués de déséquilibres ponctuels, mais marqués, surtout le matin, au lever. Mon médecin avait suggéré à l’époque qu’il pouvait s’agir d’un virus passager.

Il y a deux ans environ les déséquilibres se sont accentués et je me suis mis à éprouver une insensibilité marquée, d’abord sous les pieds (2010), puis graduellement dans les jambes et les cuisses, insensibilité qui est devenue majeure en s’étendant depuis la ceinture jusqu’aux pieds (2011). L’insensibilité des pieds était accompagnée de la sensation d’avoir des « coussinets » sous les pieds.

À l’hiver 2010, je fus hospitalisé pour une batterie de tests neurologiques (6 IRM et Scans) et sanguins. On n’a rien détecté d’anormal si ce n’est un léger dérèglement des immunoprotéines dans le sang. Celles-ci affichaient un taux un peu plus élevé que la normale. Ce dérèglement fut suivi par un hématologue, mais étant donné le niveau relativement peu élevé des immunoprotéines, cela ne nécessitait pas une action immédiate, semble-t-il!. À l’hiver 2011, les effets négatifs étaient tels que je marchais péniblement avec une canne. La distance maximale de marche était de l’ordre du km. En marchant ma vision devenait sautillante et instable et j’avais beaucoup de difficulté à focaliser sur les objets à distance. Mon neurologue ayant diagnostiqué une réaction autoimmune forte m’a prescrit une série de traitements (à intervalles de 15 jours) aux gamma globulines, administrés par intraveineuse (4 h par traitement). Je reçois ces traitements depuis 6 mois. Les résultats jusqu’à maintenant sont remarquables, les traitements ayant eu un effet positif sur mon équilibre et sur l’élimination presque complète de mes insensibilités, sauf aux pieds.

En bref, il semble que mon organisme produise trop d’anticorps (réaction allergique). Ceux-ci se fixent aux nerfs et causent les dérèglements observés. Les anticorps que l’on m’injectent (gamma globulines) neutraliseraient mes anticorps et limiteraient leur action néfaste. C’est du moins ce que je comprends du traitement qui m’est administré…

La cause

Si on avait trouvé un traitement efficace contre mes réactions autoimmunes, il était clair pour moi qu’il me fallait trouver la cause précise des dérèglements observés sinon je ne pourrais pas envisager un retour à la vie normale tant que la cause étant toujours présente dans mon environnement. Il faut préciser que je suis allergique à plusieurs produits, et que j’ai l’habitude de décoder les sources potentielles de mes allergies.

J’ai commencé à soupçonner une réaction aux émanations des produits chimiques présents dans les peintures acryliques au début de l’hiver 2011. J’ai réduit mes activités artistiques considérablement, mais sans les abandonner complètement. Toutefois à chaque fois que je peignais, j’éprouvais une sensation étrange, un peu comme si je me remettais d’une « cuite ». J’ai même obtenu du fabricant la composition chimique des peintures utilisées : pigments, ammoniac et ester de glycol. J’ai confiné presque tous mes tableaux à mon atelier et j’y ai installé une ventilation spéciale, mais, à cette période, mon goût pour la peinture était plus fort que ma conviction que la peinture était responsable de mes dérèglements de sorte que j’ai continué de peindre.

Cependant, l’évidence que la peinture acrylique était en cause est venue par hasard, il y a 15 jours. Pendant le traitement à l’hôpital (durée 4 heures/traitement), j’ai entendu une autre patiente, soumise au même traitement que moi, mentionner qu’elle peignait. Ses symptômes étaient identiques aux miens. Une discussion avec elle m’a confirmé qu’elle peignait à l’acrylique, dans un sous-sol mal ventilé, qu’elle aimait les empâtements majeurs, qu’elle peignait beaucoup de sorte que sa maison était encombrée de tableaux!

Votre aide

J’invite tous ceux et celles qui ont vécu une intoxication à la peinture acrylique, semblable à celle décrite plus haut, à témoigner ici, en commentaire, (1) de ses symptômes et des effets ressentis (intensité et durée)  et (2) comment il ou elle a pu régler le problème, si c’est le cas.